Chroniques de la haine ordinaire
Le racisme anti-musulmans au nom de la laïcité !
Le cinéville La Garenne a accueilli le film « Dieu peut se défendre tout seul ».
Le résumé le présente ainsi : « Le 7 janvier 2015, douze personnes ont été assassinées dans les locaux de Charlie Hebdo. Richard Malka, avocat de la partie civile, se prépare à un procès mouvementé. Au fil de sa plaidoirie, il retrace l’histoire de la liberté d’expression, faisant écho à la montée de l'intolérance. Un manifeste poignant et essentiel pour la liberté et la laïcité. »
L'affiche du film porte des logos qui ne sont pas sans signification :
LICRA, Comité Laïcité République, le Printemps républicain, VCL (Jean-Pierre Obin, Iannis Roder).
Les frères Kouachi ont déclaré avoir vengé le Prophète. « Tant la religion put conseiller de crimes ! » se déplorait déjà le poète romain Lucrèce. Assassiner parce que l’autre a une autre croyance, assassiner pour quelques traits de crayon sur une feuille de papier, voilà la folie où conduit l’intégrisme religieux. Ces attentats ont soulevé une vague d’indignation populaire inédite, se traduisant par nombre de manifestations et de rassemblements.
Hélas, déjà, certains avaient instrumentalisé cette défense de la liberté de pensée conviant une partie des chefs d’État et de responsables politiques parmi les moins recommandables à s’imposer dans le défilé du 11 janvier 2015. On retrouvera beaucoup d’entre eux plus tard pour soutenir Netanyahou qui mène un génocide contre le Peuple palestinien. Visiblement, tous les terrorismes ne se valent pas dans leurs condamnations.
« L’œcuménisme » avait vite feint d’oublier qu’en 2012 des porte-paroles des cultes catholique et musulman ou du gouvernement d’alors avaient condamné les mêmes caricaturistes. L’indignation est visiblement à géométrie variable.
Les signataires de l'affiche du film projeté à la Garenne se sont retrouvés, le 5 mars, au Dôme de Paris[1]. L'association Agir Ensemble, dont le président est aussi à la tête du lobby pro-israélien Elnet, a fait défiler les ministres Bruno Retailleau et Manuel Valls, en plus de personnalités proches du Printemps républicain, dans une atmosphère de haine, de préparation à la guerre intérieure.
Voilà le véritable objectif des partenaires du film projeté à Vannes. Une partie croissante du monde politique transforme la défense de la laïcité en attaque des seuls croyants musulmans. On passe de la lutte contre le fondamentalisme réactionnaire, ou de la légitime critique des religions, à un racisme qui se drape dans la défense de la République pour mieux cacher ses intentions.