"ce qui a été dit, de manière injuste, contre l'abbé Yann-Vari Perrot "
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« Racines » ? Se situant « dans le cadre de la régionalisation en cours », Monseigneur Gourvès, évêque de Vannes, appelle à distinguer du peuple français « un peuple qui est fier de son identité (…) l’identité bretonne », qu’il définit par « Nos racines (…) le breton et la foi sont frère et sœur en Bretagne », devise de Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne), la revue de l’abbé Perrot. A lire sa lettre, largement diffusée par la presse, on a l’impression de retrouver tous les poncifs du mouvement nationaliste breton. Mais il y a beaucoup plus grave.
Monseigneur Gourvès s’appuie bien sur la revue Feiz ha Breiz et se réclame de l’exemple de « l'abbé Yann-Vari Perrot », abbé séparatiste, antisémite et collaborationniste, un des premiers adhérents du mouvement fasciste « Breiz Atao ». L’abbé Perrot fut exécuté par la Résistance, et l’on a cité récemment ses lettres à Yann Fouéré, dénonçant ses paroissiens réfractaires au STO. Son article de novembre 1940 dans Feiz ha Breiz indiquant que « nul ne doit être accusé ou traîné en justice pour avoir tué un Juif » a également été cité. Monseigneur Gourvès ne peut l’ignorer. Par ailleurs, il prend comme autre référence de ce qui en Bretagne « soutenait les talents, publiait les œuvres » « la revue ‘’ Dihunamb ‘’, fondée par Loeiz Herrieu. » A la suite de l’abbé Perrot, Loeiz Herrieu, dirigeant du Parti National Breton intégré au nazisme, écrit en août 1943 dans « Dihunamb », en s’attaquant aux Juifs : « Le Duc Jean Le Roux vit aussitôt combien ces gens-là étaient dangereux pour la Bretagne. Et il promulgua une loi visant à les chasser du pays. Comme elle stipulait que nul ne serait puni pour avoir tué un Juif, bientôt il n’en resta plus un seul dans notre pays ». C’est bien signé Loeiz Herrieu. Monseigneur Gourvès et ses conseillers ne peuvent l’ignorer, car cet article de 1943 a été reproduit dans An Dasson, revue du Cercle Sten Kidna, à Auray. Enfin, il conclut en citant le barde « Yann-Ber Kalloc'h ». Dans son essai Le monde comme si (p. 185), Françoise Morvan rappelle la déclaration de Yann-Ber Kalloc’h en 1909: « Dans cinq à six ans, si ce régime de pourriture latine et de charogne juive n’est pas crevé, nous serons tous séparatistes ». Décidément, Monseigneur Gourvès se réfère à des racines qui puisent à des sources bien proches.
La Libre Pensée du Morbihan, qui est opposé à tout communautarisme, qu’il soit ethnique ou religieux, constate que la mise en œuvre de la régionalisation européenne, sous couvert d’une désastreuse "constitution européenne", mène invariablement à mettre en avant les différents régionalismes, dont le "mouvement breton" et ses réels inspirateurs : le maurrassisme et Breiz Atao. Cela ne peut que renforcer la démarche que nous effectuons pour le non à la "constitution européenne".
Pour tout contact : LP 56, André Le Béhérec, |
Que l'évêque de Vannes veuille promouvoir ce qu'il appelle "culture bretonne" est de sa responsabilité. Qu'il fasse la promotion de collaborationnistes antisémites est une autre responsabilité.
Ce communiqué de presse est envoyé au Monde, qui a répercuté les déclarations de Monseigneur Gourvès, et largement diffusé.