Les 2000 manifestants rassemblés samedi 28 à Vannes ont exprimé le rejet de l'arbitraire policier, de la violence d'État et la volonté de voir retirée la loi sécuritaire avec son emblématique article 24. Avec les centaines de milliers de manifestants ce jour là en France, ils ont commencé à lever la chape de plomb que le gouvernement fait peser sur les libertés et les droits démocratiques.

Une semaine auparavant, la Ligue des Droits de l'Homme, sollicitée par la Libre Pensée, a pris contact avec toutes les organisations susceptibles d'appeler le 28. Les organisations syndicales, pour leur part, avaient au même moment prévu un rassemblement le mardi 24 au soir à la Préfecture.

En prenant l'initiative ensemble, Ligue des Droits de l'Homme et Libre Pensée jouent pleinement leur rôle : celui des associations les plus anciennes existant en France qui, depuis un siècle et demi, incarnent la lutte pour la liberté d'opinion, la liberté de conscience, la liberté d'expression, la sécurité des citoyens contre l'arbitraire, le combat contre le racisme.

Constatons que cette mobilisation n'a jamais autant été justifiée : arrestations et matraquage de journalistes couvrant les manifestations, interpellation violente de Michel Zecler, évacuation « musclée » des migrants Place de la République à Paris... Le télescopage de l'actualité avec l'ordre du jour parlementaire ouvre une situation de crise au sommet de l'État : il s'agirait de retisser "un lien de confiance" entre les Français et les forces de l'ordre... comme si le projet de loi en discussion n'était pas aujourd'hui la source de la méfiance des citoyens devant les orientations données à la police et l'absence de tout contrôle possible qui en résulterait. Ce serait là le visage que prendrait « l'état d'urgence sanitaire » proclamé en mars.

La population n’en peut plus de cet état d’urgence qui dure, du confinement qui suspend toutes les libertés et qui est en train de provoquer un effondrement brutal, dramatique des conditions d’existence de centaines de milliers et de millions de travailleurs et de jeunes. C'est la question qui nous est posée : peut-on se défendre dans le cadre de l'état d'urgence ? peut-on tout simplement vivre dans ces conditions ?

La Libre Pensée, pour sa part, continuera à agir pour la mobilisation contre la loi sécuritaire, comme elle agira contre le projet de loi contre le « séparatisme » devenue loi « confortant la laïcité et les principes républicains » et qui menace gravement la liberté d'association, détourne la laïcité institutionnelle pour en faire une idéologie d'État et veut instaurer un régime quasi-concordataire avec l'Islam.

La Libre Pensée appelle à rejoindre ses rangs pour renforcer son action. Elle est indépendante de tous les partis. Elle n’est pas une Église ; elle n’apporte aucun dogme. Elle combat toutes les idées, forces ou institutions qui tendent à amoindrir, asservir ou pervertir les individus ; sa volonté est de défendre la paix, les libertés, les Droits de l’Homme, la Laïcité de l’École et de l’État. Elle vise à développer chez tous les hommes, l’esprit de libre examen.

« La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement » disait Rosa Luxemburg. C’est pourquoi la Libre Pensée défend toutes les libertés pour tous.