Premiers signataires :
Fédérations départementales de la Libre pensée 22, 29, 56 et 35
Associations Républicaines des Anciens Combattants ARAC 22 et 29
la France Insoumise des Côtes d’Armor


A
Madame le Maire de Quimper
Monsieur Le Maire de Scrignac
Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux

Objet. Conférence de réhabilitation de Jean-Marie Perrot, collabo nazi antisémite, par Yves Mervin (https://devoirdememoireenbretagne.wordpress.com)

Mesdames, Messieurs,

Vous trouverez en pièces jointes un courrier envoyé ce jour au préfet du Finistère ainsi que des documents relatant la biographie de Jean-Marie Perrot qui sera jusqu’au 12 décembre 1943 le curé de Scrignac. L’objet de cette lettre est de demander au préfet, représentant de la République dans le département, d’interdire toute manifestation de réhabilitation de Jean-Marie Perrot comme cela est annoncé le 9 décembre prochain à Quimper et le 10 décembre à Scrignac dans l’espace public au lieu-dit la Croix Rouge (voir le lien devoir de mémoire et le calendrier dans le lien ci-dessus). En effet, le dénommé Jean-Marie Perrot, curé de Scrignac, était un collaborateur notoire des autorités nazies qu'il recevait régulièrement dans le presbytère de la commune, délateur des réseaux de Résistance dont furent victimes des résistants de Scrignac (tortures, exécutions, déportations) et créateur de la revue antisémite Feiz ha Breiz (voir sa biographie sur le site du GRIB). La décision de l'abattre comme ennemi actif de la résistance et de la nation (il avait des armes livrées dès 1939 par les nazis dans la cabane de son jardin) a été mise à exécution le 12 décembre 1943. C'est pour le venger que sera créée l'armée bretonne sous le nom de bezen Perrot : portant l'uniforme du service de sécurité des SS, elle était totalement aux ordres des nazis. Les exactions de cette unité sont tristement célèbres car ses membres ont participé en 1944 aux arrestations, aux tortures et aux exécutions de nombreux résistants au nom de « l’Europe nouvelle ». Leur dernier fait odieux s'est déroulé lorsque, à l'arrivée des Alliés qui allaient délivrer Rennes le lendemain en août 1944, ils ont fui avec les divisions allemandes via Troyes en Champagne. Là, ils ont sorti avec les SS, 49 résistants de la prison de Troyes et les ont été fusillés. Ce fait est raconté par Françoise Morvan dans l'essai "un crime resté impuni".

La conférence est annoncée pour le samedi 9 décembre à 14 heures à Quimper en la chapelle Saint-Laurent. Cette conférence est organisée par le diocèse de Quimper-Léon et les associations Ar Gedour et Mignoned Feiz-ha-Breiz (Réhabilitation d’un nazi : l’abbé Perrot | Françoise Morvan (francoisemorvan.com) . Yves Mervin y présentera son livre de réhabilitation de l'abbé Perrot en affirmant cela comme un "crime communiste" (voir la couverture du livre). Il semblerait que l'ordre d'éliminer Jean-Marie Perrot venait en fait de Londres ? Mais qu’importe pour ce révisionniste de Yves Mervin : la vérité historique n’est ni son propos ni son fort.

Il ne vous a pas échappé que cette conférence se tiendra dans une chapelle qui est un bâtiment public. Certes, la loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, met les églises et les chapelles à la disposition de l’Église catholique mais cela ne doit pas troubler l'ordre public et les propos tenus doivent respecter les principes républicains "liberté, égalité, fraternité" et doivent être dépourvus de tout non respect de la constitution qui n'admet aucun racisme. Or, comme vous pourrez le constater dans le document du GRIB, la revue de l'abbé Perrot est un tissu de monstruosités antisémites et racistes. le texte breton traduit ne laisse aucun doute à ce sujet. On retrouve ces horreurs dans les journaux nationalistes bretons de cette époque tant dans le journal "la Bretagne" que dans « l’Heure bretonne ». Ce dernier « journal » titrait au lendemain de la rafle du Vel’div «  hors de France tous les juifs et les enjuivés ! » Cela fait écho à l’article de l’abbé Perrot dans Feiz ha Breiz se félicitant du 700ème anniversaire de l’éviction de tous les juifs de Bretagne en 1240 : « et c’est ce qu’on est en train de faire aujourd’hui ! » Rien que pour cette raison, cette conférence ne doit pas avoir lieu. La seconde, c'est qu'il ne peut être admis le renversement de l'histoire de l'occupation par lequel les bourreaux deviennent les victimes et les victimes des assassins.

Nous vous demandons solennellement en tant qu'élus de la République de mettre un terme à cet intolérable révisionnisme orchestré par les autorités religieuses de votre département.

Veuillez recevoir l'expression de notre indéfectible attachement aux valeurs de la révolution française.

 

Pour les premières organisations signataires :

François Le Pivert, président de la Libre Pensée des Côtes d’Armor

Jean-Sébastien Pierre, président de la Libre Pensée d’Ille-et-Vilaine

Martine Subtil, présidente de la Libre Pensée du Finistère

Pierrik Le Guennec, président de la Libre Pensée du Morbihan

Jean-Claude Champagne, Association des Anciens Combattants des Côtes d’Armor ARAC 22

Joseph Coroller,  Associations des Anciens Combattants du Finistère ARAC 29

Georges Samson, responsable de la France Insoumise des Côtes d’Armor