Le président du Conseil départemental, David Lappartient, vient de protester contre la limitation des remplacements de professeurs dans l'enseignement catholique.
Il engage ainsi le fer contre l'enseignement public. Il ne peut ignorer que les enseignants du privé sous contrat d'association sont rémunérés par le budget de l’État. Dans un contexte où la part du budget consacré au développement de l'armement est en forte hausse, il devient nécessaire de ponctionner les services publics, au premier chef l'enseignement. Toute concession au privé se ferait au détriment du public.
Nous n'avons pas entendu M. Lappartient protester contre la situation faite à l'enseignement public.
Lors de la fermeture du collège Montaigne à Vannes, la réaction syndicale a dénoncé la précipitation et le « peu d'empressement qu'a montré jusque-là le conseil départemental à ouvrir de nouveaux collèges publics dans le Morbihan ».
Interrogé par la Libre Pensée en 2022, M. Lappartient indiquait que « Entre 2015 et 2020, les dotations et subventions aux collèges publics sont passé de 5,6 à 5,1M€, soit un recul consécutif pour l'essentiel au plafonnement des fonds de roulement des établissements. Il est apparu en effet que certains établissements thésaurisaient de façon excessive une partie de leur dotation ce qui n'est naturellement pas souhaitable. Cela a eu un impact évident sur le niveau global des dotations de fonctionnement sans obérer en aucune façon, compte tenu des réserves constituées, l'activité des collèges. » Chacun appréciera.
C'est la double peine pour l'enseignement public, alors que l'enseignement privé dispose d'un droit de tirage sans contrôle.
C'est dans les institutions de la Vème République qu'est organisée la concurrence entre le privé, essentiellement confessionnel et à « caractère propre » et l'école de la République.
La Libre Pensée défend la position constante des défenseurs de la laïcité : « Fonds publics à l'école publique, fonds privés à l'école privée ».
Vannes, le 8 mai 2025